jeudi 14 février 2013

Etienne de La Boétie et l'habitude

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Même si les humanistes du 16ème siècle ne furent pas de grands critiques du pouvoir politique, ils tentèrent plus de moraliser les princes et par conséquence la politique menée, on relève l'existence d’Étienne de La Boétie dans le rang des insurgés.

En effet, son court essai, Discours de la servitude volontaire, est une charge virulente envers le pouvoir mais, plus encore, et c'est bien cela qui lui donne un caractère universel, une peinture juste et puissante de l'homme. De l'homme en société, de l'homme face au pouvoir.



C'est en constatant la justesse d'écrits datant de plusieurs siècles que l'on reconnait la force de la littérature et du monde des idées. La Boétie, à la manière d'un moraliste du XVIIème siècle qui part du particulier pour aller au général (Les Caractères de La Bruyère, Les Fables de La Fontaine, etc.), analyse et critique des traits de caractère du genre humain. Ces traits sont ceux de la servitude, de l'homme qui baisse les bras et accepte le joug des puissants.

La Boétie fustige l'habitude car c'est elle qui amène l'homme a tout accepter. Cette "seconde nature" comme dirait Pascal est en effet l'ennemi de l'homme et l'allié des puissants. Que l'on pense à aujourd'hui, l'individu lambda accepte avec joie l'habitude d'une vie réglée, absolument innocente, il l'accepte et permet ainsi la stabilité d'un système même si ce dernier est verrolé.

L'habitude, c'est celle de se poser devant sa télévision la semaine pour regarder une énième connerie, c'est accepter de ne pas réfléchir, de ne pas mettre à mal ses capacités intellectuelles; c'est refuser de se dépasser, de transcender sa condition par l'esprit, de décortiquer l'actualité pour mieux l'avaler tout rond. En clair, c'est cette pensée pantouflarde qui consiste à ne rien faire, à accepter de marcher dans les clous. Aller voter tranquillement, en alternant à chaque fois bien entendu, comme si le pouvoir politique résidait encore dans les mains des partis, comme si la question politique se restreignait aux partis nationaux.

L'homme qui vit pleinement dans l'habitude est l'allié du pouvoir car il ne pense pas, il se fond dans le moule, il ne s'insurge pas, il regarde sa télévision et parfois il vote, ou il fait grève. Même ses sursauts sont contrôlés. Jamais il ne déchirera sa carte d'électeur, jamais il n'essaiera de modifier sa vie, bien trop tranquille et flemmarde. L'ennemi de la liberté, c'est l'habitude ; l'allié du pouvoir, c'est l'habitude. La Boétie le disait déjà en son temps.

"L'habitude qui, en toutes choses, exerce un si grand empire sur toutes nos actions, a surtout le pouvoir de nous apprendre à servir : c'est elle qui à la longue (comme on nous le raconte de Mithridate qui finit par s'habituer au poison) parvient à nous faire avaler, sans répugnance, l'amer venin de la servitude." 

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