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Le passage qui suit s'attarde sur la miniature, certes ce n'est pas le passage le plus représentatif de ces fameuses comparaison entre les cultures mais il a le mérite de bien condenser cette sensibilité et ce langage, fluide et riche, que le regretté Roland Barthes jetait sur des choses a priori insignifiantes. Un penseur qui fait décidément encore de l'ombre à bien des penseurs actuels.
« La miniature ne vient pas de la taille, mais d’une sorte de précision que la chose met à se délimiter, à s’arrêter, à finir. Cette précision n’a rien de raisonnable ou de moral : la chose n’est pas nette d’une façon puritaine (par propreté, franchise, ou objectivité), mais plutôt par un supplément hallucinatoire (analogue à la vision issue du haschisch, au dire de Baudelaire) ou par une coupure qui ôte à l’objet le panache du sens et retire à sa présence, à sa position dans le monde, toute tergiversation. Cependant ce cadre est invisible : la chose japonaise n’est pas cernée, enluminée ; elle n’est pas formée d’un contour fort, d’un dessin, que viendraient « remplir » la couleur, l’ombre, la touche ; autour d’elle, il y a : rien, un espace vide qui la rend mate (et donc à nos yeux : réduite, diminuée, petite). »
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